Rêves

— Après trois nuits d’insomnie, vous passez la quatrième à faire de beaux rêves. Quel bonheur !

— Sortir en sursaut d’un cauchemar et se dire tout de suite que ce n’est qu’un rêve quand cela aurait pu être vrai.

— Trouver en rêve tous les plaisirs que la vie vous a refusés.

— Voyager endormi dans les pays lointains, sur des mers rêvées, dans des îles extraordinaires. Qu’il est agréable et amusant de voyager si loin, si vite et… si bon marché !

— Se réveiller avec la peur d’être restée trop longtemps au lit et entendre sonner deux heures. Quel plaisir de replonger sous les draps !

— O merveille ! Vivre en rêve en compagnie de parents et d’amis morts depuis longtemps.

— Tu avais rêvé que tu étais perdue. Tu as erré toute la nuit par monts et par vaux, par sentier et dédale… et tu te réveilles plutôt reposée dans ton lit. Chose agréable !

— Tu rêves que tu as gagné le gros lot. Ils viennent te chiner sous le prétexte de te féliciter, tous les gueux, tous les faux amis. Tu distribues largement de quoi les satisfaire tous, de quoi les faire taire, et même pour le plaisir de donner.
A force de donner, ton magot est épuisé et beaucoup d’autres
t’assiègent…
Qu’il est doux de s’éveiller et de constater qu’on n’a rien gagné.

(Traduction Paol Keineg)

Ce poème en breton