Nuit suave. Nuit de mai.
Nuances dincertitude
A la lumière timide de la lune.
La Terre est assoupie
Dans sa couverture tiède.
Les arbres somnolent
Dans leur nouvel habit.
Épuisés de chants damour
Les oiseaux dorment
Et moi je rêve
Je rêvasse
Éblouie par le parfum des lilas
Et les pommiers en fleurs.
Là-bas, au loin, sur la Colline
Parmi les genêts aux fleurs de lune
Quest-ce qui erre ?
Gigantesques
Se découpant sur lhorizon
Une curieuse rangée dombres insolites.
Un cortège muet
Fantômes ou humains ?
Pèlerins dun sanctuaire ?
Ils avaient là une maison jadis
Fiacre, Herbot, Magloire, Tual !
Ils se sont depuis longtemps effondrés
Et les sources se sont taries
O Saints de mon Pays !
O gens de mon Pays !
Je ne rêve pas. Je ne rêvasse plus
Mon cortège dombres noires ?
A la lumière du jour : les pins de Roz-Pabu
5 mai 1966
(Traduction Paol Keineg)