Les touristes

Ils me font rire
(Quand ils se mettent en rage !)
Ils sont, disent-ils, à la recherche du calme
Loin du vacarme des villes !

O calme sacré des campagnes ?
Toi plein à craquer d’une vie exquise
C’est eux qui sont venus semer le désordre
Comme le plouf d’une pierre dérange
La surface tranquille du lac

Je n’entends plus dans la journée
Mes amis ailés
Ni au fond de son trou
Mon ami le grillon
A chaque coin du village : un tapage
Le tintamarre des voitures puantes
Le boucan des transistors
Qui n’arrêtent pas, répandant dans l’air
Des cris de bêtes sauvages
Évadées de leurs cages
Ou des miaulements de chats malades
Qui mettent les chiens du quartier en fureur
Et les coqs à chanter sur les perchoirs

O calme ! Calme sacré des campagnes !
Que seul le campagnard
Saurait comprendre
Saurait goûter.

31 juillet 1967

(Traduction Paol Keineg)

Ce poème en breton