Le travail de l’étranger

Dépouiller, dévêtir notre Pays
Balayer le chêne sacré des Druides
Le bouleau des Celtes et l’if
Et le châtaignier de notre jeunesse
Où chantaient les oiseaux.
Attiser le feu dans les landes,
Les bruyères, les genêts qui ondulent
Comme une houle d’or
Et puis écrire sur le dos nu
Du Vieux Pays, en langues étrangères
Des poèmes de mort
Des poèmes sans beauté
Aux lettres rigides
Raides comme leurs visages d’acier
Longues rangées de soldats de plomb.
Vers immobiles des conifères
Aux noms étranges !
… Et bientôt
Sur le grand orgue
De leurs bois sombres et tristes
Engraissés de la cendre de nos bois
Le Vent atlantique
Jouera en chantant
… Le Requiem de notre Pays.

9 février 1967

(Traduction Paol Keineg)

Ce poème en breton