Le feu sans doute a délaissé sa cible rouge
Leau sa robe couleur du temps
Sembrassant sous la terre dure
Ils se sont fécondés en se battant
Pour quéclate de la lumière terne
Un fils adultérin dans le ciel du printemps
Corps couvert de nuages viril comme un mont
Trou fait par loiseau par où souvre le souffle
Lété souffle dans ses énormes poumons
Le grand soleil brise mille nuits en mille morceaux
Folle de lunes bleues, détoiles noires
Dans ses bas-fonds, visage coupé en deux
Le bleu du ciel dans la torpeur du lac
Où jouent une source et son murmure
Dans ces grottes de vie de ressac silencieux
Avec un rêve liquide qui ressuscite les cimes.
Lui couronné de paix et de verdure
Lui, bonheur doiseaux, lui blanc de fleurs
Lui nourri de colère et fort de cahots
Tant que dure en lui le combat des éléments
Le tronc rude dans le pic de sa cime
Dresse ses nuds, ses fourches, ses torsions
Qui en poussant de cassure en cassure
Reste victorieux, ingénieux, édifice
Pour que dorme dans lautomne de sa couleur
Le feu qui le constitue, semblable à celui
De lhomme qui saigne et du soleil qui meurt.
(Traduction Paol Keineg)