« Nous nous déplaçons en groupes
À raser le sol :
Nos ailes sont flasques et sans force.
Nous avons froid, que nos ventres sont légers !
Nous les pauvres oiseaux sans grenier.
— Un hiver âpre depuis des semaines.
La terre a gelé, et l’eau.
Nos pattes s’engourdissent sur la branche
Où que le regard porte
Rien nulle part !… Il faut mourir.
… En tournoyant par-dessus,
Nous avons vu dans un coin de la cour
Une vieille motte : pleine de pépins.
Hélas !… Le marc est gelé.
— Brrr… Allons jusqu’au tas de paille.
Ô joie !… De l’avoine noire. Du grain roux.
Que les poules ont oubliés ?
Qu’on a répandus pour nous ?
Un enfant ? un vieux ? une femme charitable ?
— Cœur généreux, merci à vous !…
Nous épluchons le grain à la hâte
En sautillant, en piaillant…
— Une ombre ? Le chat noir ?… Méfiance !
Ffrrou… Cherchons fortune ailleurs. »
5 février 1963
(Traduction Paol Keineg)