Langueur

Ah, combien j’’aspire au Ciel bleu
Après ces semaines de grisaille !…
La mi-janvier est passée (paraît-il)
Et je n’’ai vu de l’’année d’’autre couleur
Que ce coin de ciel gris
Encadré par ma fenêtre…
—Parfois un oiseau passe à toute allure.
—Un rameau arqué et moussu du sapin bleu balaie sans
relâche le toit gris de la cabane, au moindre souffle.
—Et là-bas à l’’horizon :
Un châtaignier nu, gris lui aussi. Mais droit, raide, comme un paysan fier et grave devant le photographe.
Ah, que le ciel bleu et bariolé me manque !
Le Soleil joyeux et le vent frais,
Les ruisseaux d’’argent. Et les prés verts, la perle du matin sur chaque nouveau brin d’’herbe.
Ah, que je me languis…

3 février 1964

(Traduction Paol Keineg)

Ce poème en breton