Poésie populaire
Sur l’aire à battre :
— Fourches, balais éparpillés
Bruit, vacarme, hommes saouls.
Le tas de paille menace de s’écrouler
Étayé par deux ou trois échelles.
Dans la cour :
— Claquant des ailes
Le coq chante sur le tas de balle
Les poules accourent à tire-d’aile
Étonnées du repas qu’on leur sert.
Au grenier :
— Cette année la moisson est abondante
Les tas sont hauts. Du travail pour mélanger
L’escalier est jonché de blé roux
L’homme au grain a-t-il crevé un sac ?
À la maison :
— Les hommes remplissent deux tables
Sus aux cuisinières
Le grand chien d’Anton. Le petit chien de Paol
Rongent des os sous la table.
En chemin :
— Le champ de Kerdrubuilh est nettoyé
Les hommes chantent sur le chemin
Chapeau de paille couvert de poussière
Barbes jaunes dans leurs cheveux roux.
Sur le seuil :
— Fini le bruit, tout le monde est parti
Allons faire la vaisselle
Il faut laver. Il faut essuyer
Il faut nettoyer. Il faut balayer.
À mi-voix :
— Finie la moisson, fini le battage
Demain dimanche, repos…
Août 1964
(Traduction Paol Keineg)