Un frisson court
Dans mon dos plein d Ȏpines
Sur ma tête ma chevelure
De ronces se raidit
Ma dernière heure a sonné
Fini mon malheur en ce monde
Le sol bouge. Les arbres tremblent
Mais que vois-je ? Ce n’est pas la Mort !
C’est un grand diable armé de griffes
Qui s’en vient me hacher, me dépecer
Le bulldozer rouge à l’énorme pelle
Vient m’ensevelir dans la fosse.
Ah, que l’acier de tes griffes
Trempe dans le sang pur de mes racines ;
Ainsi que les mains du bourreau
Dans celui du martyr !
Tandis que mon âme flottera légère
Dans le duvet de ma poussière
Nuage porté par le souffle
Très haut par-dessus les collines,
Vers
un Paradis,
Le Paradis des vieux talus
25 mars 1963
(Traduction Paol Keineg)