A ma bonne amie Bertina
Je ne te lavais pas dit
(Parce que je voulais ten faire la surprise)
Je ne tavais pas dit quon les a ressuscités :
La maison où tu es née, le moulin de ta jeunesse
Et quand nous sommes allées comme les étés passés
En pèlerinage dans la vallée,
Jai guetté sur ton visage
Un signe de ton émotion.
Si grande a été ta surprise
Que tu en es restée figée !
Toutes deux, main dans la main, comme autrefois
Nous sommes allées vers le propriétaire : un Étranger aimable.
Je vous amène, Monsieur, la dernière meunière !
Vous avez bavardé un moment.
Au retour tu es restée muette et songeuse :
Quest-ce que tu as, Bertina ? Je vois une larme !
Je ne sais pas trop
Tout est changé.
Trop beau, nest-ce pas ? Cest des riches.
Je métais habituée aux ruines. Elles me désolaient, oui.
Mais elles étaient ce qui reste du Passé.
Une époque nouvelle se lève sur mon vieux Monde
Je nirai plus dans la vallée.
2 août 1964
(Traduction Paol Keineg)